Au point impeccable où la Douleur. |
« The trails and paths of the enduring are always timber trails,
i.e., ones which lead some distance into the woods, into the forest, and
suddenly end in the forest gloom » M.H THE EVENT (EREIGNIS) n° 284, p.222.
« The inceptual thinking of beyng never aims at
« effects » or event at practical usefulness; therefore, it never
enters into competition with regard to results in this domain. (...). The
inceptual thinking of beyng does not at all « aim » at
« something » ; instead, it itself exists
only by favour of that which is to be thought, beyng ». Ibid. n° 287,
p.225
1 - Au point impeccable où la Douleur. Au point, où
arraché aux 4 (Ge-vier)
(Losange : figure,
plan d’un double tétraèdre)
Au point, où ainsi
décentré, disharmonique
Inconnu à la
Boussole
Désaccordé par
l’heure frappée de la pointeuse
L’horloge
mécanique
Au point, où
rejeté
Dans la
centrifugeuse,
Au point, où
projeté sur la périphérie
Au point, où
écartelé entre deux infinis bornés
A ce point spirale
figée d’une coquille
A ce point
L’impeccable, la
Douleur, la
S’OUVRANCE
Vient à manquer,
interdite
Au point, où le
Gnomon brisé
Gisant
Le Sans Mesure
mobilise
Engendre l’hybride
L’Hydre des
S’AVOIR nouveautés éventées
Au point, où
perdant connaissance
Le chiffre alors
dénombre et pèse.
Au point, où
...
Au point extrême
du Péril, certes
Mais cet extrême
s’éprouve
Inévitable, hors
calcul, hors stratégie
S’éprouve
seulement sur les sentes,
Sur les chemins
forestiers (timber trails)
Qui semblent des
impasses - alors ?
Alors, en ces
jours ajournés
D’une histoire
sans Destin
Aux fers de
quotidiens, quadrillés.
Sans repères. A ce
point
Serons-nous
capables d’éprouver
De nous éprouver
passionnément
Aux Aîtres de l’Abîme
Car depuis le
Soleil nous fut caché
Depuis tant et
tant d’années, de siècles
Le Soleil est
voilé, a un visage lunatique
Le rictus d’une
face plaquée
Retenant la
Lumière
Serons-nous
capables d’entendre
Agoniques
Au cœur, bleu
indigo, du Cristal, du Soleil
Entendrons-nous à
ce point, crucial
Phusis ... se
déplier en l’Intime
Et guérir notre
Hubris - méritoire ?
Certes il semble à
ce point ...
Au point où nous y
tenant
Le Juste Moment
(KAIROS)
Initie le Saut
Initie, le retour
à la source : la Lumière
Le Juste Moment
vient à nous.
Mais au point, où
aujourd’hui le Péril risque
Risque cet oubli
Entrainé par tant
de dangers apprivoisés
Accoutumés aux
larmes sèches,
D’un cerveau
intestinal
A ce point défaillant,
nous étrangers à nous-mêmes
Prisonniers
d’impératives fictions
Ne risquons-nous
pas de manquer
De manquer même du
manque de dieu
De ce manque pris
à la longue durée de l’ennui
Des ennuis
s’ignorant au bord même
Du désespoir ?
Être ou n’être pas
n’est plus une question
Mais la Double
Contrainte : la logique éperdue
Sans LOGOS.
A ce point, je
constate :
Mes raisonnements
m’aliènent
Me séparent
Mes intuitions me
gagnent
M’unifient.
Mais je demeure
figé, fixé, paralysé
Car à l’Entre je
me refuse
Hésitant pris,
noué à la corde
Cette corde tendue
entre
Les 2 infinis,
bornés ?
Ainsi la croix
demeure une rature
Le ciel est vide
La croix a perdu
son soleil : roue brisée
Les 12 rayons
jetés comme fagots
Aux pieds des
bûchers renouvelés
La Menace demeure
Menace d’un juge
et non d’un dieu
Menace du dernier
homme
Marionnette
déguisée
Érigeant son
impuissance, son bois sec en volonté
Oui, oui, ici,
insiste et demeure la Menace
Angoisse ravalée
par la peur
Craindre l’Abîme
c’est déjà y sombrer
Mais un Saut
Décidé
Découvre à
l’invite d’Elle la Sphinge d’Or :
Envols de mille
oiseaux nocturnes
Vers le Soleil de
Minuit.
Là est déposé
l’Enseignement le plus Simple
L’Enseignement qui
sauve (HEILUNG : Heal Thyself)
Que le penseur
médite depuis l’initiale
Et que le poète -
selon sa mission - institue
Selon l’AEON :
Φύσις κρύπτεσθαι φιλεῖ : Héraclites
n°123
L’habilité (Tekhné ou s’AVOIR) est sans force contre (ou devant)
l’Inévitable (ou Nécessité – Anankhé) Eschyle,
Prométhée Enchainé
La Justesse
(Diké) veut que la Co-naissance
Aille à ceux
qui en font l’Épreuve (Pathei-Mathos)
Eschyle,
Agamemnon.
A l’Anthropos,
son Daïmon accorde Séjour
Héraclite
Tout le reste ne fera jamais que manuels, modes d’emploi et, pleins de
mérites ainsi laissons-nous le néant progresser par bonds familiers : la
termitière.
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2 - (IM)Peccable.
« Il y a
d’abord une symphonie de Mozart massacrée par de méchants musiciens de village
: cela convient admirablement à (...). Puis vient le Polichinelle ; il présente
les excuses du Directeur, qui à l’instar de Dieu le Père, a confié les rôles
principaux aux acteurs les plus dénués de talent
[1]
»
Burlesque
pendentif de l’Impeccable.
Grotesque liste du
peccable.
Retenons de tous
ces méandres
De cette morale,
de ce moralisme
De ce moralisme
d’en-dessous de la ceinture
D’en-dessous de la
ceinture
Le boulevard de
Pécuchet
Belles affaires de
coquetteries hypocrites affutées
Affrétant les
troupeaux
Pashupatis,
Pashupata.
Papagenos et
Papagenas
Et même Pamina et
Pamino
Aux
« ordres » de l’astre Zorro.
Et la flute désenchantée
devenue
Tam-tam des
temples de pacotilles
33 ans d’âge ou en
degrés
Retenons par-delà
le Démos
Et sa graphie
Son graphe pesant
d’un poids animalier
Retenons nulle
figure, à peine ces rois exemplaires
Ces rois d’en
France en défroques de saints
En vêtures de
putains
Et les divers
tyrans de cités fabuleuses
L’Orient toujours
conquis
Fatras de castrats
servant des femmes lascives
Voluptés
pourrissements de lait et de miel
Cantiques de
Poufs et coussins,
sofas damasquinés
En dorures comme
en ordures
A la cour, dans la
basse-cour
A l’Élysée
surchauffé comme au panthéon décoiffé
Les palais
d’injustice, les taudis de justice
Se joutant pour
n’être qu’un même vide
Vide aspirant à
couper le Souffle
L’Air n’est
qu’oxygène, troué d’ozone
La Terre n’est que
la mise à plat d’entités carbone
66 % d’Eau et le
Feu d’au-dessous du volcan
Buvant de l’eau de
vie
Quand l’Or Potable
cependant ...
Où, mais où ?
Où le Soleil dans
ces fatras (de matelas d’insomnie) ?
Où sinon dans la
nuit interdite
Ou bien ailleurs,
inconnue ou bévue : le Mysterium.
Chose trop
certaine
Ne retenons de nos
contemporaines marionnettes
Marionnettes de
plastique
Ne retenons
Ni un peuple, ni
en tête
(d’ailleurs de tête il n’y en a plus)
Ne retenons qu’une
sublime et indigeste ingérence.
Démesure ... sans
Hubris : du jeu !
Sachons cependant
ne pas nous y attarder
Sachons ne rien
alimenter, répéter
Assez de radoter,
broder sur ces thèmes éculés
Propres aux
troupeaux de toujours
Ne clamons donc
pas d’en être détaché
Ne réclamons pas
dans ces clameurs
Un monarque à
l’image de nos désirs d’heureuses soumissions
Soumissions
appropriées à nos mérités d’en faire
Un paradis.
Nous distinguant
ainsi d’autres déméritant
Tels et distribués
sur un tableau de Jérôme Bosch
(Ou de Breughel)
un jardin de délices refoulés
In extremis ... et
pour plaire, soudain
Au maitre sans ce
marteau frappant ... les autres !
De son Mérite
ineffable marquant et démarquant
Les fables
méritoires de chacun
Jolie brocante
d’insignes, de fanions, de drapeaux
Fanfares, tambours
et orphéons
N’apportons point
les rires sur la scène
Rires toujours
obscènes contre Sourire de l’Ange
L’animal s’y mord
la queue
Et l’Anthropos
s’oubliant en lui-même
Oui !
Tout cela ... rien
que : VERNEINUNG (dénégation)
Eaux pour les
moulins à prière de l’Immonde.
Un sourire, la
plume de Maat
Seul changera la
donne sur la Balance
La Kalisto.
Signé : Der
Sonderling.
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3 – Peccable ?
En ayant regardé, nostalgique, des peintures de Clovis
Trouille étonné de son physique passe muraille si typique de cette exaltation
usée, de cette bourgeoisie agonisante, du début d’un siècle d’utopie sanglante,
j’écris et rêve « bleu gibier », avec Georg TRAKL. Étonnement de mes
« pourtant » de mes « mais ... si » et de l’espoir
d’harmonies saisonnières avec Hölderlin. Certes mais sans jamais oublier ce mal
d’Aurore, ma solitude dans les tableaux de Friedrich, Caspar de mes Nuits. Alors
désormais je médite les peintures de Richard Moult et rêve des falaises et des
Dawn d’Eastbourne ...
Dans la déchirure d’un ciel de rêve
Éclairage jaune orangé
Une rue de Londres
Une rue de l’ombre
Des visages barrés de brume
Les yeux rouges d’avoir trop retenu
Les larmes
Une foule d’anonymes en uniformes
Déposition en grande pompes d’armes
Devant la statue du tyran
Hologramme liquéfié.
Restez chez vous tout est sur internet
Un regard se perd sans atteindre
L’horizon : une toile sur laquelle
Un soleil peint se couche pour toujours
Le théâtre désert se souvient
De ce qui n’aura jamais lieu
D’autre que : paraître
Restez chez vous il n’y a plus rien à voir
Tout est sur internet
Dans la déchirure d’un ciel de rêve
Des figures blêmes passent
Entre les murs fissures, veinures
la Mauve accrochée fleurit
Et nargue
Le pasteur sur un banc vermoulu
Teint blafard
Lit à un enfant aux yeux cernés
Un passage du Necronomicon.
Dans le caniveau, une eau sale verdâtre
La lune se reflète
Une femme les seins nus
Les jambes écartées
Dans un lit crasseux
Lit à son amant ensanglanté
Des extraits du Lévitique
Elle craint que la bestialité
Les emporte tous deux avec le vent
Vent pervers, chaud, moite
Ce vent qui souffle au-dedans de la ville
Des hommes nus, tout en sueur
Épuisés de désirs éteints
Se regardent dans un miroir brisé
Une voix sèche et mielleuse
Au loin donne une leçon
De morale, et menace
Abrutie de vinasse biblique
L’anéantissement de Sodome et Gomorrhe
Un couple sans enfant
Maudit par les curés
Milite contre l’avortement
Chacun cependant se plaint
Du taux élevé de natalité
Chez les étrangers, chez les infidèles
La vraie foi à mal partout.
Un soldat blessé ne sait plus la différence
Entre le signe de croix, le salut militaire
Il lève un doigt crispé vers un ciel de chrome
Crépitement, rafales
Artaban est content de sa mise en scène.
Et aujourd’hui il fait à peine beau.
C’est normal.
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4 - Retour au
point de.
« Gefahren
bin ich in schwankendem Kahne
Auf dem Blaulingen
Ozeane
Der die
leuchtenden Sterne umfließt
Habe die himmlischen
Mächte gegrüßt
(...)
Aber ach! es
ziehet mich hernieder
Nebel
überschleiert meinen Blick
Und der Erde
Grenzen seh ich wieder. »
Der Luftschiffer,
Karoline von Günderode
Les nuées les plus basses
Les plus basses brumes
Sont la matière de rêves fades
Publicitaires :
Ce monde, cette fabrique
Cette ruine industrieuse.
La pluie rehausse de laideur
Les furtives figures raillant l’espace
Recroquevillées sur un temps d’horloge
Les rares sourires condensent
Gestes perdus
Le cynisme simiesque
Des descendants du singe
Chacun s’imite
Tout disparait dans une violence
Feinte
Ainsi tout suit son cours de
Rivière asséchée par de fausse chaleur
Les flaques d’eau
Les rats morts et les mouches
La mouette au sommet d’une poubelle
Se recycle dans la gueule d’un chat noir
Narquois.
Un vieux tzigane ramasse un vélo rouillé
Là-bas
Sur la tombe, la mère se recueille
La photo de l’enfant rappelle
Sa chute de vélo.
Un frère joue sur un tas de sable imaginaire
Le père, avec une autre femme
S’ennuie dans un lit défait depuis des semaines
Des mois à attendre : que plus rien n’arrive.
Le ciel est vide
Les guirlandes d’un Noël
Détrempées sont jetées dans la décharge
Chutes d’étoiles : la fête est finie.
La terre dégage une odeur de pourriture
De parfum bon marché.
Quelqu’un dit : que malgré tout
« Il fait bon
vivre »
Au pas de sa porte, maquillage défait
Le travesti se souvient de souvenirs
De simulacres d’amour
De bagarres, de coups et de torgnoles
Sa copine de l’autre côté de la rue
Étend son linge.
Une gitane toute vêtue de rouge et d’or
Souvenirs des couleurs qui s’estompent
Glissement progressif vers le Gris
Derrière la jalousie le voyeur se voit
Dans un miroir terne
Un narcisse dans l’eau sale d’un vase ébréché.
Rappelle qu’il y a peut-être encore des fleurs.
Une bible déchirée posée sur un vieux guéridon
A côté, dans un vieux fauteuil
Dort un vieillard qui souhaite un réveil brusque
Dans sa mort.
Deux enfants, dans un livre de souvenirs érotiques
Jouent au docteur
|
© A.R.G Year of
Fire 132 – = 29-30 Janvier 2020 + 1 – 1).
Pour :
(im)peccable 1 – 3. Photo de l’auteur prise un jour d’automne quelque part sur
la corniche, à Marseille.
[1] Il s’agit d’un moment tiré de « Les Veilles »,
la Quatrième Veille, écrites par un certain Bonaventura. Bonaventura nom de
plume d’un auteur resté inconnu, les universitaires, les spécialistes du
n’importe quoi - c.-à-d. l’histoire à la chaine - proposent Schelling, Jean
Paul (Richter). Je ne cache pas qu’ayant la veille penser au saint
« Bonaventure » contrepoint - de même pesanteur, bien que feignant
l’apesanteur - contrepoint de l’Aquinate coquin. Ayant évoqué, sans raison -
Aloof - le saint entre les lignes, relisant « Isabelle d’Égypte »
d’Achim von Arnim en goutant l’humour noir - The Dark Numinous - de Braka la Diseuse de Bonaventure, le nom de
ce Bonaventura m’est venu et j’ai ouvert dans ce même volume (volume 2) des
Romantiques Allemands ces « Veilles ».